consortium IDALL

Transition agroécologique dans le Val d’Allier Nord

Etude de Médard Attiogbé, stagiaire à l'UREP.

Médard Attiogbé, en stage de Master en Économie de l’environnement, a mené une étude sur le bilan économique et environnemental de la transition agricole dans le Val d’Allier Nord, en collaboration avec l’UREP (écologie) et le LEO-Clermont (économie).
L’objectif : comprendre les conditions d’une transition agricole durable dans cette plaine alluviale riche en biodiversité, face à la pression des systèmes intensifs (monocultures de maïs, forte consommation d’intrants).

L’étude s’appuie sur un cadre intégrant externalités agricoles, services écosystémiques et économie du paysage, et mobilise une vingtaine d’acteurs locaux (agriculteurs, élus, associations, conseillers).
Les entretiens révèlent un attachement fort au territoire et une prudence agronomique traduite par le pâturage tournant ou les fauches tardives. La prairie permanente est vue comme un socle sécurisant pour les systèmes de polyculture-élevage. La recomposition foncière apparaît ambivalente : levier d’accès à de nouvelles surfaces, mais aussi facteur de mécanisation accrue.

Trois scénarios de durabilité ont été proposés :

  • S1 : maintien d’une polyculture sobre – bons résultats environnementaux mais revenus fragiles ;
  • S2 : intensification et cultures de rente irriguées – revenus élevés mais forte pression écologique ;
  • S3 : transition agroécologique accélérée – diversification, maîtrise des charges et valorisation des co-bénéfices écologiques.

Pour concilier viabilité économique et capital écologique, l’étude recommande la mise en place d’un « pacte prairial », combinant :

  • sanctuarisation du foncier (baux environnementaux),
  • ajustement des pratiques (calendriers de fauche, gestion de l’eau),
  • amélioration des aménagements (haies, points d’eau, franchissements),
  • et valorisation locale des productions (commande publique).

Enfin, l’activation d’outils publics comme les "Mesures agro environnementale" ou les "Paiements pour services environnementaux" est identifiée comme un levier clé pour soutenir cette transition.